Vrai/Faux des circuits de proximité

Les numéros de sources permettent de retrouver les articles d’origine de l’information dans la rubrique « Publications en Limousin et Poitou Charentes ».

Si la question que vous vous posez n’est pas traitée dans cette page, adressez un mail à l’observatoire. Nous rechercherons si les études actuelles permettent d’apporter des éléments de réponse.

Données générales

Part des exploitants agricoles vendant tout ou partie de leur production en circuits de proximité :

  • En Limousin : 10 %, soit 1422 sur 14641. Source n°1 (Recensement agricole 2010: source ). Ce chiffre est passé à 13% en 2013 (source n°9)
  • En Poitou-Charentes : 11,5 %, soit 2900 sur 25400. Source n°2 (Recensement agricole 2010)

On ne peut donner la réponse que sur la seule partie vente directe des circuits de proximité car jusqu’en 2010, les Recensements agricoles ne comprenaient pas de questions sur d’autres modes de commercialisation.

Une part décroissante d’exploitants pratique uniquement la vente directe. 

On constate plutôt une baisse globale de la part des exploitations qui pratiquent la vente directe, même si les Deux-Sèvres et la Corrèze affichent une tendance inverse.

Source: n°7

Les agriculteurs pratiquant les circuits courts interrogés en Limousin en 2011 déclarent qu’il n’y a pas ou peu de saturation de la demande. La saturation est plus forte pour les productions végétales, ce qui est cohérent avec le fait que les circuits courts sont plus développés pour ces productions. 

Les deux ! 

En Limousin, en 2010, on constate que la part des agriculteurs pratiquant les circuits courts est plus importante à l’abord des principales villes et dans les cantons les moins denses, mais moins élevée à l’abord des villes de taille moyenne. A l’abord des grandes villes, cela peut s’expliquer par une baisse du nombre d’agriculteurs (pression foncière) et une hausse des débouchés (beaucoup de consommateurs, ne disposant notamment pas de leur propre production). En zone rurale, cela peut provenir d’une forte interconnaissance entre consommateurs et producteurs. 

Le recours aux circuits courts est plus important dans les productions minoritaires d’un territoire. Ils sont par exemple plus développés pour les volailles dans les Monts et Barrages et dans le Pays de Guéret. Al’inverse, ils sont peu développés pour les fruits dans le Pays de Saint-Yrieix, dans le lait en Pays Ouest Limousin et dans la volaille en Dordogne Corrézienne. 

Social - Les acteurs

Les consommateurs

« Les catégories socio-professionnelles supérieures (cadres, professions intermédiaires, professions intellectuelles) sont sur-représentées parmi les consommateurs en circuits de proximité, mais les ouvriers et employés n’en sont pas absents ».

Les producteurs

Sources n°3 (page 2) et n°4 (page 344)

Par rapport à la moyenne, les producteurs qui pratiquent les circuits de proximité sont plus diplômés, plus souvent néo-agriculteurs (pas de parents dans la profession), plus souvent néo-Limousins (nés dans une autre région) et plus jeunes (32 % ont moins de 40 ans contre 21 % de l’ensemble des producteurs). Enfin, les exploitations vendant leurs produits en circuits de proximité ont plus souvent une femme comme chef d’exploitation.

En Poitou-Charentes et Limousin, les exploitants pratiquant la vente directe sont plus jeunes

En 2010, les chefs des exploitations qui pratiquent la vente directe sont en moyenne 3 ans plus jeunes que les autres (47 à 50 ans contre 50 à 53). En 2000, c’étaient en moyenne 2 ans plus jeunes (entre 46 et 49 ans contre 49 à 52 ans). La population des chefs d’exploitations qui pratiquent la vente directe a vieilli moins vite entre 2000 et 2010 (+0,7 an contre +1,9 ans). C’est en Creuse que cette moyenne d’âge a le plus augmenté (+2,3 ans), alors qu’elle s’est stabilisée en Deux-Sèvres et en Corrèze, ce qui est cohérent avec le fait que la vente directe a crû dans ces deux départements, peut-être du fait de nouvelles installations ?

Les principales motivations des producteurs sont économiques (recherche d’une meilleure valorisation économique des produits), personnelles (reconnaissance du travail et contact avec la clientèle). Ils recherchent également une forme d’indépendance dans leur activité.

Source : n°6 (pages 12-14)

Les exploitations agricoles en vente directe pratiquent trois fois plus souvent des activités de diversification : 35 % d’entre elles (même taux dans les deux régions) ont une activité de diversification contre 15 % en Poitou-Charentes et 4 % en Limousin pour celles qui ne vendent pas en direct.

Les exploitations agricoles en vente directe pratiquent plus la diversification que les autres, quelle que soit l’activité considérée (transformation, hébergement, restauration, production d’énergie, loisirs, artisanat : travaux agricoles et forestiers traités à part, pas de différence significative en fonction de la pratique de la vente directe).

L’activité de loin la plus fréquente est la transformation (25 % des exploitations pour les deux régions), suivie de l’hébergement (5 % en Limousin et 3,7 % en Poitou-Charents) et la restauration (2,6 % en Limousin et 1,1 % en Poitou-Charentes).

Les pratiques de diversification ont diminué en Poitou-Charentes de 2000 à 2010 (sans que cela soit spécifique aux exploitations pratiquant la vente directe) alors qu’elles ont augmenté en Limousin. Notamment, alors que 48 % des exploitations en vente directe de Poitou-Charentes transformaient des produits à la ferme en 2000, elles ne sont plus que 25 % dix ans plus tard (la baisse se retrouve dans tous les départements mais est moins forte en Charente). À l’inverse, ce taux n’a pas bougé en Limousin.

Source: n°7

Dans les exploitations pratiquant les circuits de proximité, les femmes ne sont pas plus nombreuses à être cheffes d’exploitation (proportion stable à 22%, Recensements agricoles de 2000 et 2010). Elles sont en revanche 30% plus nombreuses à être co-exploitantes (Agreste n°96, p. 2), et deux fois plus nombreuses à être salariées non-familiales (Recensements agricoles 2000 et 2010).

La plus forte proportion de femmes co-exploitantes peut être interprétée comme le signe d’une capacité supérieure des exploitations pratiquant la vente directe à créer un deuxième emploi, qui peut notamment venir rémunérer la conjointe de l’exploitant. La plus forte proportion de femmes salariées non familiales peut également être interprétée comme le résultat d’une capacité supérieure à créer des emplois, en l’occurrence dans des domaines d’activité (le commerce et la vente) qui sont plus traditionnellement dévolus aux femmes.  

Les agriculteurs pratiquant les circuits de proximité sont moins souvent issus de familles d’agriculteurs. 24% d’entre eux n’avaient ni parents ni grand-parents dans le métier, contre 16% tous modes de vente confondus (Agreste n° 96, p. 2). 

Economique - Les entreprises

Mesure par la Surface Agricole

En surface, les exploitations pratiquant les circuits courts sont 10% plus petites que celles ne les pratiquant pas (aucune différence en Poitou Charentes mais 30% plus petites en Limousin). Au niveau départemental, la différence va de -34% en Haute-Vienne à +7% dans les Deux-Sèvres.

Cependant, entre 2000 et 2010, les surfaces des exploitations pratiquant la vente directe ont accru plus vite que la moyenne. 

Source n°7 

Mesure par le volume de production

« Les exploitations agricoles qui pratiquent les circuits de proximité sont plus grandes que la moyenne : elles constituent 10,6 % des moyennes et grandes exploitations contre 8,6 % des petites ».

La taille est ici mesurée par la PBS (production brute standard) qui correspond à une estimation des recettes de l’exploitation à partir des surfaces et des cheptels, avec l’hypothèse d’un prix unique par produit et d’une productivité identique pour toutes les exploitations.

La pratique de la vente directe est moins fréquente dans les exploitations individuelles

Les exploitations qui pratiquent la vente directe sont plus souvent constituées en GAEC. C’est le cas dans tous les départements, sauf dans la Vienne où 7,4% des exploitations en GAEC pratiquent la vente directe contre 8,4% des exploitations du département. Cela peut découler de la nécessité d’être plusieurs pour faire face à la charge supplémentaire de travail.

Source: n°7

En Limousin, un tiers des exploitants pratiquant les circuits de proximité réalisent la totalité de leur chiffre d’affaires selon ce mode de vente. En moyenne, les circuits de proximité contribuent pour 51 % du chiffre d’affaires.

Source n°8

Les éleveurs bovins qui vendent tout ou partie de leur viande en CP atteignent un revenu moyen significativement supérieur à la moyenne, mais les inégalités de revenus sont plus importantes que la moyenne : le revenu moyen des 25 % les plus élevés sont nettement supérieurs, mais le revenu moyen des 25 % les plus pauvres sont inférieurs. source n°24

La part des exploitations pratiquant la vente directe varie fortement selon les productions : de 3 % pour les exploitations spécialisées en bovin viande et en céréaliculture à 76 % pour les exploitations spécialisées en champignon ou légumes (Source n°7). Globalement, la part des exploitations pratiquant les circuits courts est beaucoup plus importante dans les productions végétales que animales.

Entre 2000 et 2010, la part des exploitations pratiquant la vente directe a augmenté parmi les exploitations spécialisées en productions animales (hors ovins et caprins) et elle tend à stagner ou diminuer dans les exploitations spécialisées en productions végétales. Les principales variations sont en horticulture avec une diminution par 3 (de trois quarts des exploitations pratiquant la vente directe à un quart) et en bovin mixte avec une proportion qui passe de 4 % à 7 %.

La quantité d’emplois mesurée en unité de travail annuel est nettement supérieure (75%) dans les exploitations qui pratiquent la vente directe. Cet écart est stable entre 2000 et 2010. 

Le nombre de personnes travaillant à temps plein ou à temps partiel sur une exploitation est supérieur dans les exploiations pratiquant la vente directe (+35% pour les travailleurs non familiaux et +10% pour les travailleurs familiaux). 

Les personnes qui travaillent dans des exploitations pratiquant la vente directe sont plus nombreuses à travailler au moins à 75% d’un temps plein sur l’exploitation et à avoir l’agriculture comme profession principale. Elles sont mois nombreuses à avoir plusieurs employeurs (directs ou en groupement) et à être retraitées. 

On retrouve ce résultat quelle que soit la catégorie d’emploi considérée : coexploitants, salariés familiaux et non familiaux, saisonniers. 

En 2010, pour une même surface agricole, le nombre d’unités de travail annuel est près de deux fois supérieur dans les exploitations qui vendent en direct. La différence en termes de nombre d’emplois ne s’explique donc pas par une différence de surface. 

Les producteurs en agriculture biologique ont plus tendance à pratiquer la vente directe. En 2010, dans les deux régions, 45% des producteurs labellisés AB pratiquaient la vente directe, contre 8% des producteurs non labellisés (43% contre 8% en Poitou-Charentes ; 48% contre 7% en Limousin. 

Cette forte sur-représentation des agriculteurs en production biologique (labellisation ou conversion) s’est accrue entre 2000 et 2010. Néanmoins, ces agriculteurs restent minoritaires parmi l’ensemble des exploitants pratiquant la vente directe : 14 % des exploitants pratiquant la vente directe ont un mode de production biologique (12 % en Poitou Charentes et 16 % en Limousin).

Cette réalité s’est homogénéisée dans deux les régions entre 2000 et 2010 mais on constate toujours en Limousin une plus forte propension des agriculteurs en production biologique à pratiquer la vente directe.

Nature et environnement

Les exploitations certifiées « agriculture biologique » sont 5 fois plus importantes au sein de la population des exploitations pratiquant les circuits de proximité (15 % d’entre eux) qu’au sein de la population totale (3%).

Source: n°7

Précaution

Les connaissances ci-dessous ont été sélectionnées car leur processus de production est transparent. Ce sont donc des connaissances vérifiables. Les conditions de validité sont précisées via les sources mobilisées : ce ne sont pas des vérités universelles.

Un des résultats importants est l’hétérogénéité des pratiques. Par conséquent, ces résultats sont des synthèses qui cachent des disparités importantes. Ces connaissances ne remplacent donc pas la transmission orale, qui permet de recontextualiser en fonction de chaque projet.

Ce site s’appuie sur des sources du Limousin et de Poitou Charentes. Il permet donc d’adapter les connaissances générales sur les CP (voir par exemple http://metiers-circuitscourts.org) à ces territoires.